“Quand sort la recluse” : Nous retrouvons, avec un bonheur toujours intact, le commissaire Adamsberg dans les brumes islandaises. Il doit bien vite quitter l’Islande, rappelé à Paris pour une affaire de meurtre… qu’il résoudra brillamment, en 2 temps 3 mouvements. Il doit quitter l’Islande, mais va rester dans les brumes car, oui, Adamsberg, peut-être encore plus que pour ses précédentes enquêtes, fait preuve d’encore moins d’orthodoxie, et la vie de sa Brigade est de plus en plus compliquée…
Adamsberg trouva la vie de la Brigade très compliquée. Est-ce qu’il avait trop laissé filer les brides ? Laissé traîner les revues d’ichtyologie sur le bureau de Voisenet, laissé le chat organiser son territoire, laissé un lit pour Mercadet, laissé Froissy emplir une armoire de réserves alimentaires, disponibles en cas de guerre, laissé Mordent à sa passion des contes de fées, laissé Danglard à une érudition envahissante, laissé Noël couver son sexisme et son homophobie ? Laissé son propre esprit ouvert à tous les vents ?
Tout commence par un fait divers
Adamsberg est happé par un fait divers : on constate, du côté de Nîmes, des décès à la suite de morsures d’araignées, de recluses plus précisèrent. Certes, les victimes sont des hommes âgés… mais tout de même, les morsures de recluses ne sont pas létales. Il n’en fallait pas plus pour que, sur internet, réseaux sociaux et forums s’enflamment et que, démangés par cette affaire, le commissaire ne décide de s’en emparer. Au mépris des procédures, et au risque de fracturer la Brigade.
C’est du Vargas
Un polar étonnant mais un très bon polar, une Brigade étonnante mais de plus en plus attachante, une enquête étonnante, voire improbable, mais une enquête passionnante.
Dans “Quand sort la recluse”, Fred Vargas ne nous raconte pas une histoire, elle décrit tout un univers. Son écriture est toujours aussi précise : elle joue avec les mots et les dissèque avec érudition et précision. Elle s’amuse de la polysémie du mot « recluse ». De Paris à Nîmes, en passant par Lourdes, on ne lit pas « Quand sort la recluse », on se laisse porter. Le tout est de ne pas douter, et la magie opère.
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